Le sommeil : carburant essentiel du cerveau, trop souvent négligé
- Action NeurOptimum
- 19 mai
- 4 min de lecture
Chaque jour, nous prenons le temps de nourrir notre corps, de gérer nos tâches, de bouger… Mais qu’en est-il de notre sommeil? Trop souvent, on coupe dans nos heures de repos pour “gagner du temps”. Pourtant, le sommeil n’est pas une perte de temps : c’est une fonction vitale pour la santé du cerveau, du corps et de nos émotions.
Chez Action NeurOptimum, nous croyons qu’un cerveau performant, équilibré et résilient passe d’abord par une hygiène de sommeil de qualité. Voici pourquoi le sommeil devrait être vu comme un allié incontournable… et non comme une variable d’ajustement.
Pendant que vous dormez, votre cerveau travaille fort
Contrairement à ce que l’on croit, le cerveau ne “s’éteint” pas pendant le sommeil. Il entre dans un mode actif de restauration. Il trie les souvenirs, régule les hormones, nettoie ses déchets internes, renforce ses connexions… Bref, il se répare et se réorganise.
Une étude phare publiée dans la revue Science (Xie et al., 2013) a révélé l’existence du système glymphatique, une sorte de réseau de “nettoyage” qui s’active surtout la nuit. Ce système permet au cerveau de se débarrasser de molécules toxiques, comme la protéine bêta-amyloïde, associée à la maladie d’Alzheimer.
Privé de sommeil, ce système fonctionne mal. Résultat : les toxines s’accumulent, la mémoire s’embrouille, les connexions neuronales deviennent moins efficaces. Et ce, même après quelques nuits écourtées.
Le sommeil : pilier de la mémoire et de l’apprentissage
Il est prouvé que dormir renforce nos capacités à apprendre, à retenir et à appliquer ce qu’on a appris. Durant le sommeil lent profond, le cerveau trie les informations importantes de la journée et les consolide dans la mémoire à long terme. Durant le sommeil paradoxal, il relie ces souvenirs entre eux, favorisant la créativité, la prise de recul et la résolution de problèmes.
Matthew Walker, neuroscientifique reconnu pour ses travaux sur le sommeil, explique que dormir moins de 6 heures par nuit réduit la capacité d’apprentissage de 40 % le lendemain (Why We Sleep, 2017). Chez les enfants, les adolescents, les étudiants et même les adultes actifs, le manque de sommeil affecte directement la concentration, la productivité et les performances intellectuelles.
Et ce n’est pas une question de volonté. C’est biologique.
Manquer de sommeil dérègle nos émotions
Tu as peut-être déjà remarqué qu’une mauvaise nuit de sommeil rend tout plus difficile : tu es plus irritable, plus impatient, plus sensible. Ce n’est pas une impression. C’est neurologique.
Le cortex préfrontal, qui gère le raisonnement, la logique et l’autorégulation, devient moins actif lorsqu’on est fatigué. À l’inverse, l’amygdale, qui gère les émotions de peur, de colère ou d’agitation, devient hyperactive.
Une étude de Goldstein et Walker (2014) publiée dans Current Directions in Psychological Science a démontré que le sommeil agit comme un stabilisateur émotionnel. Il nous aide à mettre les événements en perspective, à intégrer les émotions de la journée et à réagir de façon plus calme et réfléchie.
C’est pourquoi les personnes souffrant d’insomnie chronique sont plus à risque de développer des troubles anxieux, dépressifs ou des épisodes de détresse émotionnelle. Et, dans un contexte de stress ou de surcharge mentale, le sommeil devient encore plus essentiel pour retrouver son équilibre.
Des décisions plus sages… après une bonne nuit
Dormir influence également nos fonctions exécutives, c’est-à-dire notre capacité à :
rester concentré sur une tâche,
planifier efficacement,
prendre des décisions éclairées,
faire preuve de flexibilité mentale,
résister à la tentation ou aux distractions.
Une seule nuit de 5 heures ou moins peut réduire ces fonctions de plus de 20 %, ce qui équivaut parfois à un état cognitif similaire à une légère intoxication à l’alcool.
Pour les professionnels, les parents, les étudiants, ou toute personne devant gérer plusieurs responsabilités, c’est un enjeu majeur. Le cerveau fatigué voit moins clair, réagit plus lentement, et devient plus vulnérable à l’erreur ou à l'impulsivité.
Le lien méconnu entre sommeil et santé physique
Le sommeil est aussi un régulateur hormonal puissant. Pendant la nuit, des hormones essentielles sont sécrétées ou équilibrées :
Leptine (sensation de satiété)
Ghréline (sensation de faim)
Cortisol (stress et rythme circadien)
Mélatonine (régulation du sommeil)
Hormone de croissance (réparation cellulaire et musculaire)
Un sommeil de mauvaise qualité augmente les risques de diabète de type 2, d’hypertension, d’obésité, de baisse immunitaire, et même de certains cancers selon des recherches épidémiologiques (Walker, 2017).
Et les rêves dans tout ça?
Les rêves ne sont pas des absurdités nocturnes. Le sommeil paradoxal, associé aux rêves, joue un rôle clé dans la régulation émotionnelle et la résolution de conflits internes.
Le rêve permet d’intégrer les expériences vécues, de tester des scénarios mentaux et parfois même de « digérer » des événements traumatiques. Il fait partie de notre santé mentale autant que le silence et la respiration.
En résumé
Le sommeil n’est pas un luxe. C’est un fondement biologique, émotionnel, cognitif et immunitaire. Le négliger, c’est comme priver son cerveau d’oxygène intellectuel.C’est pourquoi nous encourageons chacun à protéger ses nuits autant que ses journées.
Si vous éprouvez des difficultés à bien dormir, que ce soit à cause du stress, d’un trouble de l’attention, d’une anxiété ou d’un rythme de vie décalé, il existe des solutions.
Chez Action NeurOptimum, nous offrons des services personnalisés, incluant des consultations en psychothérapie et des entraînements en neurofeedback, qui peuvent vous aider à retrouver un sommeil réparateur et durable.
Pour en savoir plus, contactez-nous au 450-655-2077 ou par courriel à Action-NeurOptimum@hotmail.com.
Action NeurOptimum, pour rendre l’impossible...POSSIBLE!
📚 Sources scientifiques pour consultation :
Xie, L. et al. (2013). Sleep drives metabolite clearance from the adult brain. Science, 342(6156), 373–377.
Walker, M. (2017). Why We Sleep: Unlocking the Power of Sleep and Dreams. Penguin Books.
Goldstein, A.N. & Walker, M.P. (2014). The role of sleep in emotional brain function. Current Directions in Psychological Science, 23(6), 401–407.
Hirshkowitz, M. et al. (2015). National Sleep Foundation’s sleep time duration recommendations: methodology and results summary. Sleep Health, 1(1), 40–43.
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