Hyperfocus vs distraction : deux faces du même cerveau
- Action NeurOptimum
- 19 mai
- 4 min de lecture
Quand le cerveau saute… ou s’accroche.
« Je suis incapable de me concentrer sur ce que je dois faire, mais je peux passer 4 heures sur un jeu vidéo sans décrocher. »
« Mon enfant oublie de mettre ses chaussettes, mais il peut construire un monde entier en Lego sans lever les yeux. »
« Je procrastine tout… sauf quand il reste 12 minutes. Là, je deviens une machine. »
Ça te parle? Ce paradoxe a un nom : l’hyperfocus, souvent opposé à la distraction chronique. Deux états mentaux qui semblent contradictoires, mais qui sont en réalité… les deux extrémités d’un même mécanisme cérébral.
Chez Action NeurOptimum, nous voyons quotidiennement des personnes, enfants ou adultes, qui alternent entre désorganisation mentale et immersion extrême. Ce n’est pas une faiblesse, c’est une signature neurologique spécifique (et oui, il est possible de mieux la comprendre et de l'apprivoiser).
🧠 Concentration, distraction, hyperfocus… de quoi parle-t-on?
La concentration est la capacité du cerveau à maintenir son attention sur une tâche pertinente, malgré les stimuli internes (pensées, émotions) ou externes (bruits, alertes).
La distraction est une instabilité attentionnelle. L’attention saute, s’échappe, ne reste pas en place. C’est un cerveau réactif à tout… sauf à ce qu’il doit faire.
L’hyperfocus, au contraire, est une fixation extrême sur une seule tâche. Le cerveau devient absorbé, presque hermétique au reste du monde. Plus rien d’autre n’existe. Ce n’est pas de la discipline. C’est une surcharge de dopamine dans un circuit particulier, qui rend l'activité trop engageante.
🧬 Ce qui se passe dans le cerveau
Ces deux états (distraction et hyperfocus) ont en commun un déséquilibre du système attentionnel.
Les zones principales impliquées :
Cortex préfrontal (planification, inhibition, direction de l’attention)
Thalamus (filtrage sensoriel)
Striatum (régulation de la dopamine, lien motivation / attention)
Réseaux attentionnels dorsal et ventral (sélection des tâches et réactivité aux stimuli)
Dans les profils de TDAH ou d’anxiété, on observe souvent :
Une sous-activation du cortex préfrontal (difficulté à maintenir l’attention volontaire)
Une hyperactivation limbique ou sensorielle (réaction trop forte aux distractions)
Et paradoxalement, des pics de dopamine localisés qui déclenchent… un hyperfocus.
🎯 En résumé : le cerveau n’a pas un déficit d’attention… il a un déficit de régulation de l’attention.
Hyperfocus et distraction : deux extrêmes d’une même courbe
Distraction chronique | Hyperfocus extrême | |
Attention | Inconstante, saute rapidement | Fixée, bloquée, exclusive |
Conscience du temps | Perception fragmentée | Temps oublié |
Réactivité externe | Hyperréactif à tout | Hyporéactif (zombie focus) |
Dopamine | Faible disponibilité | Libération intense |
Ressenti émotionnel | Frustration, échec, culpabilité | Euphorie, excitation, obsession |
👉 Les deux peuvent épuiser le cerveau, nuire à la productivité, saboter la gestion du quotidien.
Qui est concerné?
Enfants et ados avec un TDAH (diagnostiqué ou non)
Adultes dits “multi-tâches chroniques”
Personnes hypersensibles ou anxieuses
Personnes avec un profil de haut potentiel ou pensée divergente
Étudiants ou professionnels ultra performants en dernière minute, mais incapables de se mettre en route
Ce n’est pas un manque de volonté. C’est un profil cérébral qui a besoin de structure, pas de blâme.
Peut-on équilibrer les deux?
Oui. La régulation attentionnelle s’entraîne comme un muscle, à condition de combiner les bons outils.
1- Neurofeedback EEGq : entraîner la stabilité attentionnelle
Le neurofeedback EEGq permet d’observer les ondes cérébrales en temps réel et d’entraîner le cerveau à :
Sortir de l’hyperexcitation thêta/bêta (typique du TDAH),
Renforcer les fréquences SMR et alpha (liées à l’attention détendue),
Réduire les pics émotionnels qui sabotent la constance.
🎯 Résultat : une attention plus flexible, plus durable, moins “tout ou rien”.
2- Respiration et rythme cardiaque : calmer l’emballement
Des techniques comme la cohérence cardiaque (6 respirations/minute pendant 5 minutes) aident à :
réduire l’agitation mentale,
activer le système parasympathique (le frein naturel du cerveau),
améliorer l’ancrage dans l’instant présent.
3- Bloc de temps avec “entrée douce”
Le cerveau hyperfocalisé a souvent du mal à démarrer une tâche qui ne l’intéresse pas.👉 Solution : créer un rituel d’entrée (brève routine, musique, minuterie) pour amorcer la tâche sans pression. Une fois lancé, l’élan suit.
4- Gestion des déclencheurs
Supprimer les distractions numériques pendant les tâches importantes
Avoir un espace “low stimulation” pour se recentrer
Observer et noter ce qui déclenche l’hyperfocus (ex. : jeux, vidéos, projets créatifs) (non pas pour l’éteindre, mais pour l’encadrer).
En résumé
L’hyperfocus n’est pas un superpouvoir. La distraction n’est pas une paresse.Les deux sont les deux extrémités d’un système attentionnel en déséquilibre.
Avec une bonne compréhension, des stratégies concrètes et un entraînement régulier du cerveau (comme le neurofeedback EEGq), il est possible de revenir vers un juste milieu :
✅ Une attention présente, stable, volontaire, malléable.
Chez Action NeurOptimum, nous accompagnons les enfants, les adultes, les familles et les professionnels à retrouver une relation saine avec leur attention.
📞 Pour savoir si vous ou votre enfant avez un profil attentionnel à mieux structurer, contactez-nous au 450-655-2077
Ou écrivez-nous à Action-NeurOptimum@hotmail.com
Action NeurOptimum, pour rendre l’impossible...POSSIBLE!
📚 Sources scientifiques pour approfondir
Castellanos, F. et al. (2006). Neuroimaging of Attention Systems in ADHD. Biol Psychiatry
Sonuga-Barke, E. et al. (2010). The dual pathway model of ADHD. Development and Psychopathology
Hallowell, E. & Ratey, J. (2011). Driven to Distraction: Recognizing and Coping with Attention Deficit Disorder
Gruzelier, J. (2022). EEG-neurofeedback and attentional control. Neuroscience & Biobehavioral Reviews
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