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Comment aider votre enfant à apprivoiser ses émotions (sans le surprotéger)

  • Photo du rédacteur: Action NeurOptimum
    Action NeurOptimum
  • 7 nov.
  • 5 min de lecture

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Les émotions des enfants peuvent être… intenses. Une colère soudaine parce qu’un jeu est terminé, des larmes incontrôlables après une remarque blessante, ou encore un repli total lorsqu’ils se sentent dépassés.Comme parent, ton instinct te pousse à protéger ton enfant, à effacer le malaise le plus vite possible. Mais à force de vouloir éteindre chaque petite tempête, on risque de l’empêcher de développer la capacité de naviguer seul dans les eaux parfois agitées de ses émotions.


La clé, ce n’est pas de supprimer ou de minimiser ce qu’il ressent. C’est de lui offrir un cadre sécurisant dans lequel il peut apprendre à identifier, comprendre et réguler ses émotions… tout en le laissant vivre les expériences nécessaires pour devenir résilient.


1. Les émotions : des messages précieux, pas des ennemis

Les émotions ne sont pas là pour compliquer la vie, mais pour nous informer. Chez l’enfant, elles sont souvent plus intenses car son cerveau, en particulier la partie qui régule l’impulsivité (le cortex préfrontal), est encore en développement.

  • Colère : signale qu’un besoin ou une limite n’est pas respecté.

    • Tristesse : aide à ralentir et à intégrer une perte ou un échec.

      • Peur : protège d’un danger potentiel.

        • Joie : renforce les comportements qui favorisent le bien-être et les liens sociaux.


💬 Exemple concret : Si ton enfant pique une colère parce qu’il doit quitter le parc, ce n’est pas seulement de la désobéissance : c’est peut-être le signal qu’il vit une frustration intense car il s’amusait beaucoup. Comprendre ce message permet de mieux répondre à son besoin (ex. lui laisser un petit temps d’adaptation avant le départ).


2. Sécuriser sans surprotéger

Protéger son enfant est normal, mais faire à sa place ou éviter toute frustration peut lui nuire à long terme. La bonne approche consiste à être présent et empathique, mais à laisser l’enfant traverser son émotion.


À éviter :

« Ce n’est pas grave, ne pleure pas. »En disant ça, on invalide son ressenti et on lui apprend à ignorer ses émotions.

À privilégier :

« Je vois que tu es triste et c’est normal. Tu avais vraiment envie de continuer à jouer. »On valide son émotion, ce qui aide son cerveau à intégrer qu’elle est passagère.

💬 Exemple concret : Lorsqu’un enfant perd à un jeu de société, au lieu de le laisser gagner pour éviter une crise, on peut reconnaître sa frustration et l’encourager à rejouer pour s’améliorer.


3. Enseigner le langage des émotions

Un enfant ne peut pas réguler ce qu’il ne peut pas nommer. Plus il a de mots pour décrire ce qu’il ressent, plus il pourra trouver des solutions.


Comment faire :

  • Utiliser un tableau ou des cartes d’émotions à la maison.

  • Décrire ce qu’on voit : « Ton visage est rouge et tes poings sont serrés, est-ce que tu te sens fâché? »

  • Introduire la notion d’intensité : un petit stress ≠ une grande panique.


💬 Exemple concret : Avant un examen, demander à l’enfant :

« Est-ce que tu te sens un peu nerveux, ou très nerveux? »Ça lui apprend à nuancer et à évaluer ses émotions.

4. Modéliser la régulation émotionnelle

Les enfants apprennent plus en observant qu’en écoutant nos conseils.

Comment montrer l’exemple :

  • Exprimer nos propres émotions calmement : « Je suis frustré, alors je vais respirer un peu avant de continuer. »

  • Montrer des techniques d’apaisement en direct.

  • Parler du fait que toutes les émotions sont normales, mais que certaines réactions ne sont pas appropriées.


💬 Exemple concret : Si tu es pris dans un embouteillage et que tu sens la colère monter, plutôt que de jurer, dis :

« Je suis en colère parce que ça me retarde, mais je vais mettre de la musique pour me calmer. »

5. Des outils concrets pour les aider à gérer

a) La respiration ballon

  • L’enfant met les mains sur son ventre.

  • Inspire par le nez en imaginant gonfler un ballon.

  • Expire doucement par la bouche en imaginant le ballon se dégonfler.


    Objectif : activer le système nerveux parasympathique et calmer le corps.


b) Le coin calme

Un endroit cosy avec coussin, peluche, livres ou casque audio pour écouter de la musique douce. Ce n’est pas une punition, mais un espace pour se réguler.


c) La météo intérieure

Demander à l’enfant :

« Quel temps fait-il dans ton cœur aujourd’hui? Soleil, nuages, orage? »Puis, discuter de ce qui pourrait changer « la météo ».

💬 Exemple concret : Avant d’aller à l’école, l’enfant dit « orage » → proposer de respirer 3 fois ensemble et de parler de ce qui l’inquiète.


6. Laisser vivre les conséquences naturelles

C’est parfois la partie la plus difficile pour un parent…Si on « sauve » l’enfant de chaque petit échec, il n’apprend pas à se relever.


💬 Exemple concret : S’il oublie son devoir, au lieu d’aller le porter à l’école, on le laisse gérer avec l’enseignant. Il apprend ainsi à anticiper et à assumer.

Astuce : Après coup, discuter calmement : « Qu’est-ce que tu pourrais faire la prochaine fois pour que ça n’arrive pas? »


7. Exercices pratiques pour entraîner la régulation émotionnelle


Voici trois exercices que tu peux intégrer au quotidien :

Exercice 1 – Le thermomètre des émotions

  • Dessine un thermomètre avec des couleurs (vert = calme, jaune = un peu agité, rouge = très énervé).

  • L’enfant pointe son état émotionnel plusieurs fois dans la journée.

  • Discuter de stratégies pour « redescendre » quand il est dans le jaune ou le rouge.


Exercice 2 – La boîte à outils émotionnelle

  • Préparer ensemble une boîte contenant : une balle antistress, des crayons et du papier, une odeur relaxante, un petit livre, un casque audio avec musique douce.

  • L’enfant peut y puiser quand il sent que l’émotion monte.


Exercice 3 – L’histoire miroir

  • Inventer une petite histoire où le personnage vit la même émotion que l’enfant.

  • Discuter ensemble des solutions que le personnage pourrait trouver.


8. Savoir quand demander de l’aide

Si malgré tout ton enfant vit des émotions trop intenses presque tous les jours, a du mal à fonctionner à l’école ou à la maison, ou montre des signes persistants d’anxiété ou de tristesse, il est important de consulter un professionnel.Un suivi précoce peut prévenir bien des difficultés à l’adolescence et à l’âge adulte.


Accompagner ton enfant dans l’apprivoisement de ses émotions, c’est l’aider à bâtir une boîte à outils intérieure qui le suivra toute sa vie.Cela demande de la patience, de la constance, et parfois de tolérer son inconfort… mais chaque petite victoire émotionnelle renforce sa résilience.


En trouvant l’équilibre entre présence et autonomie, tu l’aides à devenir un adulte capable de comprendre, exprimer et réguler ses émotions, même dans les tempêtes les plus fortes.

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